Pourquoi s'échapper des plateformes privatives ?

Publié le 25 janvier 2023

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Parmi mes sources d’inspiration, je compte le livre Show Your Work d’Austin Kleon. Il m’a fourni la motivation à considérer ce que je fabrique comme une part de mon activité.

Je pressentais que m’affranchir des règles des plateformes était important. Bien sûr, avoir son espace sur internet comme un blog, un podcast ou une newsletter dont on maîtrise l’éditorial et la récurrence autorise plus de liberté.

Mais ce besoin est bien plus politique qu’il n’y paraît. Dans mon billet consacré à YouTube, je disais ne pas vouloir obéir à ses normes. Or, tout le fond de l’affaire est là.

J’ai compris que je refusais une standardisation auquel, malgré tout, je cède un peu, notamment avec mon podcast.

Cette petite concession est motivée par le besoin bien légitime d’être vu, lu, écouté. La règle implicite qui consiste à appeler son audience à faire un geste (liker, commenter etc. ) est héritée des plateformes dont le modèle économique dépend (en parti) de ces actions. Elle oblige les créateurs à les intégrer d’une manière ou d’une autre. Donc, de normaliser son travail.

Pourquoi c’est politique ? Pour un auteur, il s’agit de s’émanciper. Bien sûr, cela revient à s’invibiliser (un peu). Dans cette interview, Pouhiou (co-directeur de Framasoft) utilise la métaphore suivante : quitter les plateformes c’est comme se libérer de la tutelle de ses parents. Partir du giron confortable du tout gratuit pour aménager son habitat. Être seul avec les difficutés qui vont avec : payer son loyer (hébergement web), ses charges (diffusion) etc, mais demeurer chez soi. Bref, goûter au prix de la liberté.

Cela va même plus loin. Aujourd’hui, comme je le disais sur Mastodon, n’ayant pas encore les moyens, je fais de la colocation. J’utilise des services administrés par des humains. Je participe (bien modestement) à une sorte d’utopie. Un internet du collectif, décentralisé et ouvert, qui me permet de gérer ma veille (hostux.net), d’héberger mes podcasts (Castopod), mes vidéos (kodcast) et d’échanger avec mon audience (h4.io) sans la moindre influence privative.

De l’inspiration et de l’entraide, voilà ce qu’apporte un espace personnel sur le web. À vos blog. Ressucitez le partage de liens comme je l’ai fait. Et réinventons un internet fait par des humain, pour des humains.

MERCI @davduf pour l’inspiration, @BenjaminBellamy de Castopod, @Valere d’hostux.network, @k0d de kodcast.com, @Wazaby et @Abel d’h4.io de m’aider à me réapproprier des moyens de diffusion, j’ai bien conscience que le chemin est long, mais la voix est libre.


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Je m'apelle Dimitri Régnier. J'écris, j'enseigne, je fais du podcast et de la radio.
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